Nouveau départ dans mon atelier artistique : améliorer l’espace de création
Depuis mon dernier tableau, mon bureau était tellement encombré que je ne pouvais plus continuer à créer. La solution était claire : un grand nettoyage de printemps. Après avoir rempli deux coffres de voiture de déchets et les avoir amenés à la déchèterie, je me suis attaqué à la réorganisation de mon garage. J’ai repensé l’ergonomie de l’espace de bricolage et surtout agrandi l’espace dédié à la création. Entre les bruits assourdissants de la perceuse à percussion et les particules de poussière de béton armé des années 70, mes tympans et mes poumons ont été mis à rude épreuve.
Organisation et recyclage
À l’exception des vis, des équerres et de quelques autres consommables indispensables, tout a été réalisé à partir de matériaux récupérés. Des planches tombées d’un conteneur et échouées sur nos rivages aux portes d’une armoire transformées en étagères ou en plan de travail, chaque élément a trouvé sa place. Des boîtes de café servent à organiser les objets et outils par catégories, créant un petit royaume fait de bric et de broc qui me ressemble bien plus qu’un bureau Ikea.
Mon bureau, un havre de paix
J’adore mon bureau, un havre de paix indispensable à mon équilibre. C’est un espace que je ne peux partager. Qu’il soit aménagé dans un vieux garage ou une autre pièce, l’essentiel est de pouvoir y dessiner à mon aise, écouter de la musique ou des podcasts, savourer le silence, pianoter sur mon ordinateur, ou simplement m’isoler. Ma plus grande frustration est de ne pas pouvoir en profiter pleinement l’hiver à cause de l’absence totale d’isolation thermique.
Renforcement des tableaux sur plaques d’isorel
Mais qu’importe. Malgré un printemps aux températures peu clémentes et à la pluviométrie rageuse, j’ai continué sur ma lancée, renforçant tous mes tableaux peints sur des plaques d’isorel de récupération. Malgré leurs 5 mm d’épaisseur, ils se déforment à la verticale, ce qui pose problème pour les exposer. Heureusement, une simple armature légèrement décalée en longueur et en largeur a suffi à consolider les quatre tableaux qui prenaient la poussière dans le garage. Avec des angles à 45° assemblés par des vis et d’autres tasseaux plus courts fixés sur deux des quatre angles droits, ainsi que de la colle pour relier ces cadres aux tableaux, ils sont maintenant parfaitement renforcés. Je dois encore récupérer deux œuvres exposées dans la salle d’attente de ma thérapeute, complètement contorsionnées par leur suspension murale, pour voir si le renforcement fonctionne. Je croise les doigts pour que quelques jours à plat et mon système de tasseaux et de collage les remettent d’aplomb.
Préparation pour l’exposition et la vente des œuvres d’art
Un jour, il faudra bien que je me décide à les exposer pour les vendre. Avec les tasseaux, ils ont quadruplé leur épaisseur d’origine, rendant leur stockage de plus en plus problématique. Cette idée fait doucement son chemin.
Liste de matériel pour la création artistique durable
Pour celles et ceux qui s’intéressent au matériel utilisé, voici la liste :
- Mes tableaux sont peints sur des plaques d’isorel, récupérées auprès des ouvriers des rayons liquides des grandes surfaces. Celles qui séparent les bouteilles de Badoit font un bon 5 mm d’épaisseur.
- Des tasseaux de pin de 22×32 mm achetés en magasin de bricolage.
- Une boîte à onglets avec scie de précision et au moins deux serres-joints.
- Une agrafeuse de bricolage.
- Un pistolet à colle et un tube de Pattex fix idéal bois avec un maintien immédiat de 110 kg/m².
- Des vis à bois en torx, plus pratiques que les cruciformes.
- Une petite perceuse-visseuse avec embout torx et deux forets bois : l’un légèrement plus épais que les têtes de vis, l’autre plus fin que le corps des vis.
- Un tube de pâte à bois.
- Une ponceuse manuelle avec du papier abrasif de 60, 80 et 120.
- Des gants pour éviter les échardes.
- Un masque pour ne pas inhaler les particules de bois.
Étapes de la construction des cadres pour tableaux
Voici comment j’ai procédé :
1. Prise des mesures et découpe des tasseaux.
2. Découpe des angles à 45° avec la boîte à onglets.
3. Ponçage des pièces avec du papier abrasif de grain 80.
4. Assemblage grossier du cadre avec des agrafes pour un maintien provisoire.
5. Pré-perçage avec le plus gros foret sur 0,5 mm de profondeur.
6. Second perçage avec le foret plus fin.
7. Vissage.
8. Recouvrement des vis avec la pâte à bois et ponçage une fois sèche.
9. Dépôt de la colle en zigzag sur tout le cadre.
10. Pose du cadre, maintien avec une autre plaque d’isorel et tout ce que je pouvais trouver de lourd posé par-dessus.
11. Laisser reposer 12 heures et c’est prêt !
Conclusion
Tellement focalisé et concentré sur ces assemblages, je n’ai pas eu la présence d’esprit de photographier les différentes étapes. Loin d’être un bricoleur de génie, plus dans ceux du dimanche, si j’y suis arrivé, vous devriez pouvoir réaliser les vôtres non sans mal.
Ne pas oublier que je n’ai rien inventé. Après avoir discuté avec Fabrice Thomas (https://fabricethomas.tumblr.com) qui assemble ses toiles d’une manière similaire, j’ai cogité de mon côté pour l’adapter à mes supports. C’est perfectible, certes, mais grâce à lui, j’ai franchi un cap et je l’en remercie chaleureusement.
Caresses et bécots à l’œil