Merci de pisser assis - Page BD - Fabien Trarieux - Mars 2024

« Merci de pisser assis ! » est une injonction visant principalement la gent masculine ou celles qui utilisent un pisse debout. J’avoue, personne encore n’est passé à la maison, qui ressemble à tout sauf à un festival, pour demander si elle pouvait user de son urinette portative. Sait-on jamais. Il y en a bien qui joue du piano debout, qui suis-je pour juger ? Et bam, une chanson à la con dans la tête pour les Boomers et une partie de la génération X. Désolé. 

Une petite BD d’une page pour remplacer cette affiche rédigée à la va-vite (Cf photo ci-dessous de nos toilettes) et limiter au plus vite les éclaboussures de jeunes mâles prépubères.

Affiche injonction pour pisser assis dans WC

Je me devais d’agir vite dans le fol espoir de réorienter quelques habitudes aux dommages collatéraux crasseux. Si en plus ça peut offenser quelques masculinistes, je n’en serai que plus heureux. Encore faudrait-il avoir plus de trois lecteurs… ou alors, je vais me prendre une vague de cyber-harcèlement et être la proie de groupuscules douteux pour mes positions scandaleuses d’imposer de se soulager assis quel qu’en soi le besoin. Ils se sentiront tellement attaqués dans leur virilité établie et inébranlable que les compteurs de vues sur mon site vont exploser. Rêve, mon p’tit père. Et si ça devait arriver, pas sûr que je fasse le poids physiquement et psychiquement.

Somme toute, j’en ai profité pour explorer mon application d’illustration et réaliser quelques tests d’encrage, de couleurs…. Il y eut une découverte étonnante, à la limite d’être démoralisante : le compteur de temps passé sur la planche en question. 15 h 42, très exactement pour les esquisses, l’encrage et l’intégration du texte. Oui, utiliser des termes propres au travail sur papier pour du numérique peut paraître étrange. Seulement l’approche est identique : tracer avec un crayon gris factice sur un écran tactile, y superposer un calque pour affiner les traits et terminer par un encrage le plus parfait possible. À la différence notable, que je peux modifier mon trait à volonté, gommer en zoomant au maximum le tout sans m’en mettre plein les doigts ou les fringues (spécialiste des taches sur les vêtements propres ou neufs). 35 h 47 pour la colorisation. Je vous épargne les détails des textures à trouver, des gommages, des assemblages couleurs. Soit 51h29 pour une simple page de BD !!! Fichtre. Sans compter bien évidemment toute la rêvasserie indispensable à toutes mes créations. N’étant pas une machine, mon cerveau est bien incapable d’en estimer, même à la journée près, les étapes. Ha si ! Peut-être une petite heure pour trouver les justes formulations sur un logiciel de traitement de texte. Pas plus. Est-ce rassurant, suffisant, de relativiser en notant, qu’après tout et mis bout à bout, ça ne représente qu’un petit poil de cul de plus de deux jours sans dormir, sans manger, sans pisser (même debout), encore moins caguer et sans aucune vie sociale ?

Bof.

Fort heureusement, je ne me suis pas enfermé dans ma bulle qui aurait pu sentir le vieux pet. Les premiers traits ont été posés le 11 mars et je viens de finir en ce lundi 25 mars 2024. Ça fait long tout de même pour une seule fuckin’ page. La difficulté est de réussir à jongler entre les obligations que je m’attribue comme père/homme au foyer, à prendre soin de moi pour ne pas trop partir à la dérive et le temps que je consacre à la créativité. Si je veux me mettre sur mon projet de « vraie » BD, ‘va falloir sérieusement augmenter la cadence, tout en me perfectionnant. Défi : ne pas me mettre la pression et voir le verre à moitié plein. Mise en pratique : en une seule page, j’ai découvert de nombreuses astuces sur mon logiciel. Il me semble effleurer l’esquisse d’une mise en couleur en voie de devenir approximativement convenable. Depuis le temps que je n’avais pas touché à la bande dessinée, le plaisir, la joie de m’y laisser absorber est toujours aussi prenante et agréable. Malgré une lenteur indiscutable, il en sort fort heureusement des avantages indéniables.

Avant d’entamer une autre toile (qui me trotte dans la tête depuis un an et qui s’est concrétisée sommairement en parallèle à cette BD), il me fallait toucher le bout de ce mini-projet. C’est chose faite. Il ne me reste plus qu’à poster cet article sur ce blog, imprimer en deux exemplaires la BD et l’afficher dans nos toilettes. Ensuite, je vais m’octroyer une petite pause d’écran tactile et revenir au pinceau, le vrai, celui avec des poils et de la peinture qui tâche.

Pour vous en faciliter la lecture en fonction de votre support informatique (smartphone, tablette ou ordi), je vous poste la planche toute entière et tout à la fin, vous trouverez un lien pour la télécharger en PDF si vous souhaitez à votre tour l’afficher dans l’enceinte de votre petit coin ou la lire tranquillement, en meilleure qualité, tout en vous soulageant. Je viens d’inventer le concept de la BD dont tout le monde s’en carre la rondelle. Mais vous pouvez me remercier malgré tout.

Pour finir cette interminable introduction, plus longue que l’œuvre magistrale que vous allez découvrir sous vos yeux ébahis (mais qui m’aura pris moins de temps à rédiger que la BD) quelques petits liens utiles susceptibles de vous intéresser :

Rassurez-vous, je ne vous ferai ni l’affront, ni l’insulte de vous asséner la chanson de Michel Berger.

Bonne lecture.

Caresses et bécots à l’œil.