Peinture acrylique intitulée “Flower Power” par Fabien Trarieux, composée de motifs floraux et de formes ondulées en rose, vert et beige.

J’ai une faiblesse : les compliments. E. m’a dit un jour qu’elle adore mes tableaux et qu’elle aimerait beaucoup en avoir un comme cadeau pour son anniversaire. Comme elle et son époux sont des amis de longue date et qui me sont chers, j’ai enregistré dans ma petite caboche les couleurs de leur tapisserie kitch, mais belle, et m’en suis inspiré pour lui réaliser un mandalala au format A3 avant même sa date de naissance. De par son métier, elle est trop souvent confrontée à la misère humaine. Loin de moi l’envie d’ajouter de la lourdeur à ce tableau. Le but était d’y mettre des fleurs, de la joie et de l’amour. 

Pour Elo Acrylique sur papier A3 Fabien Trarieux 2022

Informations de base : « Flower Power » – Septembre 2022 – Acrylique sur isorel de 5mm d’épaisseur avec châssis bois – 98 x 58 cm – collection privée 

Pour « Flower power », j’ai continué sur ma lancée de mandalalas en grand format. Tout comme « It’s always the sun », je n’avais pas d’objectif déterminé quant aux intentions de ce tableau. Si ce n’est de tenter d’assembler de belles couleurs autour d’une fleur stylisée dans son plus simple appareil, entourée de son contour concentrique. Les couleurs de ces cernes, qui rappellent celles du bois, s’alternent entre le rose, le vert et le marron dont les motifs internes jouent sur leurs teintes qui foncent ou s’éclaircissent en fonction de la couleur du feutre acrylique utilisé. 

Progressivement, je me suis aperçu que j’entrais dans une ode à la vie végétale. La verdure représente forcément la photosynthèse, le rose la fructification, la reproduction et le marron symbolise la terre, support indispensable à la vie. Les détails présents dans les formes concentriques, quant à eux, chantent les louanges du végétal par les feuilles et les fleurs. Ils soulignent l’importance capitale de l’eau avec les vagues. Les cœurs, les têtes de mort sont des allégories de la fructification, de la mort de la plante qui donnera le compost pour la vie à venir à la saison printanière. La terre est matérialisée par les formes triangulaires et les sortes d’estampes japonaises et les flèches qui tournent dans un sens puis dans l’autre, illustrent l’éternel recommencement du cycle végétal.

Il m’est arrivé dans mon adolescence de peindre des tableaux assez lugubres, pour insister lourdement sur mon mal-être profond. J’ai eu du mal à me reconnaître dans « Flower power ». Une impression étrange d’enterrer définitivement un style graphique que je ne veux plus utiliser, car il mettait mal à l’aise autant mes proches, qui se demandaient ce qui pouvait clocher chez moi, et qu’il ne m’aidait pas aller mieux. Je reconnais cependant qu’il est doux de jouer avec des palettes de couleurs joyeuses et de maintenir sa concentration sur la répétition de motifs que je m’obstine à faire le plus parfaitement possible. Le fait de les réaliser à main levée rend l’erreur humaine partie intégrante de l’œuvre… avec toute l’humilité que cela implique.

Tableau offert à ma thérapeute préférée pour la remercier de toutes les avancées qu’elle m’a permis de réaliser depuis que nous avons débuté nos séances régulières.

Caresses et bécots à l’œil.