Main tenant des marqueurs acryliques de différentes marques sous un ciel bleu vif

Des rares âmes de l’Internet qui errent sur ce site, certaines savent que les détails de mes tableaux sont réalisés, pour les détails, avec des feutres acryliques. Avant de continuer cet article, je tiens à préciser que je ne fais en aucun cas de placement de produits et n’ai aucun lien commercial avec les marques que je vais citer. Au pire j’enverrai un mail au revendeur pour le prévenir que je le mentionne dans l’espoir totalement avoué et assumé, mais très certainement voué à l’échec, d’obtenir une petite ristourne sur ma future commande. Sait-on jamais.

Si vous êtes un tant soit peu intéressé par le dessin, vous devriez normalement connaître l’une des marques de feutres acryliques les plus connues : Posca (https://www.posca.com/fr/). 

Je me suis amusé à demander à une IA d’estimer la quantité de plastique non recyclable générée par cette marque. La taille de prédilection des mines de ces feutres étaient pour moi de 0,5 à 1mm d’épaisseur. À la question : Peux-tu me faire une estimation du nombre de personnes utilisant des posca en France sur une année ? Elle m’a répondu : 

« Il n’existe pas de données précises sur le nombre exact d’utilisateurs de Posca en France sur une année. Cependant, voici une estimation approximative basée sur les tendances :

1. Population cible : Les Posca sont populaires auprès des artistes professionnels, amateurs, étudiants en arts, et passionnés de loisirs créatifs. Si l’on considère que 10 % de la population française (67 millions) s’intéresse à ces activités, cela représente environ 6,7 millions de personnes.

2. Taux d’utilisation réel : Tous les créatifs ne choisissent pas forcément Posca. En supposant qu’environ 20 % des créatifs utilisent régulièrement des Posca (selon leur notoriété et leur adoption dans les arts), cela donne environ 1,3 million d’utilisateurs potentiels en France.

Cette estimation reste indicative et dépend des habitudes d’achat et d’utilisation des consommateurs. »

Partons donc de cette dernière indication, tout en gardant bien en tête qu’elle reste approximative.

Seconde question : Peux-tu, s’il te plaît, (parce que, même avec une machine, je reste poli) me calculer la quantité de plastique non recyclable générée par cette utilisation ?

« Pour estimer la quantité de plastique non recyclable générée par les utilisateurs de Posca en France sur une année, voici les étapes et calculs :

1. Hypothèse sur le nombre d’utilisateurs :

Estimation précédente : 1,3 million d’utilisateurs.

2. Consommation annuelle moyenne par utilisateur :

Supposons que chaque utilisateur consomme 10 feutres Posca par an.

3. Poids moyen d’un Posca :

Le poids moyen d’un marqueur Posca est d’environ 21 g (PC-5M). Les petits modèles (0,7 mm) pèsent environ 11 g, mais nous utiliserons une moyenne pondérée de 15 g pour refléter divers formats.

4. Calcul de la quantité totale de plastique générée :

1,3 millions d’utilisateurs x 10 feutres par an x 15 g =195 tonnes de plastique non recyclé

Résultat :

L’utilisation des Posca en France pourrait générer environ 195 tonnes de plastique non recyclable chaque année, sur la base de ces hypothèses. »

Alors pour une totale transparence, je confesse me remettre en question « que » sur des feutres en plastique. Si l’on en croit Jancovici, moi, petit occidental de classe médiocre, j’ai à ma botte quelques six cent esclaves indirects pour subvenir à mon mode de vie englobant grosso-merdo nourriture, déplacements, habillement, habitat, loisirs et j’en passe. Et franchement, j’ai belle gueule de m’offusquer de mon utilisation de feutres en plastique non recyclable, alors que j’ai d’autres sources de consommation nettement plus problématiques pour notre environnement. Comme tous les smartphones et pc que j’ai pu utiliser depuis que j’ai mis le doigt dans la prise du numérique. À chacun ses combats, me voilà le Hugo Clément du feutre acrylique. De nos jours, le ridicule n’a plus de limite, alors j’ose.

J’ai toujours ressenti une boule dans ma gorge à chaque Posca balancé à la poubelle parce que vide ou parce qu’à mine défaillante. Il en va de même pour les objets cités précédemment et pour ces montagnes de déchets que nous produisons. Malgré nous, en pleine conscience et à nos dépens.

Je les ai longtemps utilisés, malgré leurs nombreux défauts. Les mines non-remplaçables (apparemment, il semblerait que ce ne soit plus le cas, mais la démarche reste dérisoire), la quantité exorbitante de plastique jetée une fois l’encre épuisée (à moins de bidouille au résultat douteux), l’impossibilité de les réutiliser et la qualité de leurs encres extrêmement médiocre. J’en veux pour preuve qu’il m’a fallu jusqu’à quatre passages de blanc pour que le trait soit suffisamment visible par-dessus un aplat de couleur. Bref, j’en étais arrivé à la conclusion enfantine et scatologique : Posca = caca !

Main avec le pouce vers le bas tenant cinq feutres Posca colorés devant un ciel bleu intense

Oh, et j’ai failli oublier que leurs encres, lorsqu’ils ne sont pas utilisés pendant un certain temps, deviennent à la limite de la peinture aquarelle. Tout ce plastique, cette com’ pour si peu de résultat me sortait par les yeux. Parce qu’ils commençaient à grapiller les étalages et les parts de marché de Posca, j’ai essayé les Molotow (https://molotow.fr). Mais leurs mines extrêmement rigides provoquaient de gros pâtés de jets d’encres incontrôlées à la moindre imperfection du support. À devenir fou.

C’est en échangeant sur ce problème de la plus haute importance que mon coupain chéri d’amou-our m’a orienté vers une marque inconnue dans mon bataillon dont je suis le seul rescapé : Montana colors (https://www.montanacolors.fr/customer/account/login/). Originellement connue pour ses bombes de street-art, la société a développé en parallèle des marqueurs rechargeables. 

Ci-dessous, une vue éclatée des feutres en question afin que vous puissiez vous en faire une idée plus objective.

Vue éclatée d’un feutre acrylique Montana Colors avec ses différentes pièces identifiées sur fond de tapis de découpe vert

L’enseigne propose un petit éventail de couleurs en bouteille qu’il est possible de mélanger, le tout avec une encre de bien meilleure qualité. J’ai investi dans mes premiers marqueurs sur le site All-city (https://www.allcity.fr/catalogsearch/result/?q=MTN+Marqueur+vide) en février 2024 et depuis, je n’ai pas jeté un seul marqueur. Bon, par contre, les mines c’est une autre histoire. En dépit de l’astuce à l’hygiène douteuse de les réhumidifier afin d’assouplir les mines en 0,5mm avec ma salive déposée sur les doigts, l’encre blanche a la fâcheuse tendance à sécher et à user les embouts. C’est un peu crispant lorsque j’en suis à la troisième pointe pour un seul tableau. Alors que ce problème n’apparaît absolument pas sur les autres teintes. Pour celles et ceux qui ont connu les Rotring (https://fr.wikipedia.org/wiki/Rotring), pas de nettoyages rébarbatifs non plus. Quel que soit le feutre et son encre, je n’en ai nettoyé aucun de fond en comble pour l’instant. Adieu donc les feutres vides jetés à la poubelle le cœur gros comme ça, les achats exorbitants mis bout à bout des Posca ou autres marques aussi peu scrupuleuses. Au final, un minuscule pas pour apaiser ma conscience face à la montagne d’actions à mener pour ne plus être en total dissonance cognitive entre mes idéaux et mon mode de vie. Mais bon, c’est toujours ça de pris.

Des fois que des artistes utilisateurs de Posca(ca) lisent cet article, un conseil : offrez les derniers qu’il vous reste à vos enfants si vous en avez ou à celleux de vos potos si vous préférez ne pas vous reproduire et investissez dans les Montana Colors. Les épaisseurs de mine vont dessus 0,5 à  50 mm et il existe 20 déclinaisons de couleurs avec lesquelles vous pouvez créer vos propres  teintes. Vous m’en direz des nouvelles. Sauf erreur de ma part, peu de chance que vous soyez déçu.e.s du résultat.

Caresses et bécots à l’œil.