Peinture abstraite avec des motifs géométriques et symétriques en spirale, dominée par des teintes de bleu, gris, noir et blanc, représentant un crâne stylisé au centre.

Après avoir peint des fleurs, des soleils avec des couleurs chaudes et positives, je me devais d’équilibrer la balance et emprunter la voie opposée. C’est sympa, la joie de vivre, mais n’oublions pas tout de même qu’on va tous crever : https://www.youtube.com/watch?v=s7d2VqwsIpc.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’incontournable fiche technique :

Titre : « Celle qui mettra tout le monde d’accord »

Date de création : Novembre 2022

Technique et support : Acrylique sur isorel de 5mm d’épaisseur avec châssis bois

Dimensions : 98 x 58 cm

Le tableau est un clin d’œil aux Calaveras, ces fameuses têtes de mort mexicaines et aborde ce thème qui hérisse les poils de nombreux vivants. Je le voulais volontairement en contraste avec les couleurs chaleureuses de la Fête des Morts de ce pays d’Amérique centrale. Titre ironique aussi puisqu’aucune des religions existantes ou des pensées philosophiques n’a pu trancher définitivement et inexorablement la question. Cependant, dans notre monde de vivants, ça semble d’une simplicité crasse : quand on est mort, on est mort. Point. Même pas « à la ligne ».

C’est pourquoi les contours qui encerclent la tête de mort centrale, en forme de cernes de bois (liés à la symbolique de l’âge, de la vieillesse), sont dans les teintes suivantes :

– Gris pour représenter une zone intermédiaire entre le monde des vivants et des morts. Selon certaines croyances, il peut être perçu comme une pause ou un repos éternel après la vie.

– Bleu, couleur froide par excellence, je l’y ai associé au mystère de l’au-delà. Elle est en lien avec l’océan et le ciel, éléments souvent liés à la notion de passage ou de traversée vers ces contrées incertaines.

– Mauve, couleur associée à la spiritualité et souvent utilisée pour représenter le deuil. Elle souffle aussi le faux espoir d’une transition ou d’une nouvelle existence.

Comme dans tous mes mandalalas, j’ai ajouté ensuite les motifs en lien avec le thème abordé : d’autres têtes de mort, des ossements illustrant notre décrépitude, des plantes, des cœurs et des graines pour signifier le cycle de la vie, tout comme les incontournables flèches stylisées tantôt dans un sens, puis dans l’autre. Les sortes d’estampes japonaises, plus ou moins serrées les unes aux autres sont la représentation de la multitude infinie de pierres tombales sur lesquelles nos pas se posent constamment. Nous vivons tous sur un amoncellement de cadavres fait de nos semblables et de tous les êtres vivants qui nous ont précédé sur terre… l’idée me fait sourire, j’avoue.

Qu’on ne se méprenne et que les choses soient bien claires. Je ne fais ici l’éloge d’aucune religion, d’aucune spiritualité. Je ne crois pas en l’au-delà, encore moins au paradis ou à l’enfer et la réincarnation m’emmerderait bien, même si nous ne nous souviendrions de rien. L’espèce humaine fait déjà bien suffisamment de dégâts pour ne pas avoir l’outrecuidance de recommencer son existence plusieurs fois de suite.

L’envie s’est faite ressentir de peindre sur un sujet auquel aucun d’entre nous n’a échappé pour l’instant. Qu’iel soit riche et célèbre ou pauvre et inconnu·e. Que sa vie ait bouleversé l’histoire ou que son existence n’ait pas fait osciller la plus insignifiante aile de papillon.

Pas besoin de m’étaler plus sur le sujet, mon moral n’est pas au plus haut depuis hier, je ne vais pas rajouter des couches.

Caresses et bécots à l’œil.