Même si le soleil brille toujours derrière les nuages, temps de merde, tempêtes, éclaircies seulement les dimanches où les promeneurs pullulent, ce printemps est aussi désolant et déprimant que l’hiver passé. Et je conchie les effrontés, les insouciants qui se plaignent que nous nous plaignons constamment. Cherchez l’erreur.
Ce lot d’intempéries charrie les cadavres sur nos rivages. Des congres ou des murènes (je n’y connais rien en poiscaille) aux corps disloqués par la violence des vagues, des dauphins dégommés par les filets ou les hélices des bateaux, des ragondins dépiautés par les becs acharnés des goélands, des oiseaux aussi exténués que nous par le déchaînement des éléments, foudroyés par la grippe aviaire ou explosés par des bagnoles, tous victimes collatérales de notre sur-consommation effrénée, injustement répartie.
N’empêche. Ces corps sans vie me fascinent. Malgré tout. Les jours passent, certains corps dérivent le long de la côté quand d’autres disparaissent dans les flots. Ceux qui restent finissent par sentir la charogne. De manière incompréhensible de mon point de vue d’humain, ma chienne fricote avec l’envie de s’y lover dès que j’ai le dos tourné. Cette fâcheuse tendance qu’ont certains de ces animaux à se délecter de la merde. Remarque, des fois, je réagis pareil, mais au sens figuré.
À chaque photo, je chantonnais d’une voix sourde, chuchotée, mais brutale, le titre de Korn « Dead Bodies Everywhere » : https://www.youtube.com/watch?v=6j6-elqb2Wc. Son thème n’a pourtant aucune résonance avec mes photos. Il est des associations d’idées qu’il ne faut pas forcément chercher à comprendre.
Désolé d’avance pour les âmes sensibles au morbide, peut-être que lorsque le soleil fera son grand retour au-dessus de nos têtes, posterais-je des petites fleurs et des p’tites plumes dans l’cul, cui-cui.
UNE bonne nouvelle cependant et je m’en réjouis sans dérision aucune, les hirondelles sont arrivées. À leur place, je serai resté encore un petit peu dans le sud…
Mais sinon ça va, hein ! Ironie du sort, lors de la rédaction de ces quelques mots, dehors, le soleil fait son retour… ‘reste plus qu’à croiser les doigts pour qu’il dure quelques jours. Juste histoire de faire le plein de vitamine D.
Caresses et bécots à l’œil